La Banque Européenne d'Investissements accusée d'entretenir le changement climatique
Selon un
rapport de Bankwatch, membre du réseau des Amis de la Terre, la Banque
Européenne d'Investissements (BEI) concentrerait ses financements sur le
transport routier et aérien et alimenterait le changement climatique plutôt que
de le combattre.
Selon cette
étude, plus de la moitié des investissements totaux de la BEI pour le transport
pour la période 1996–2005 a été accordée à la route et au secteur aérien. En
Europe centrale et orientale, ce chiffre atteint par exemple 68%. Ces
financements dédiés en général au développement de ces types de transport ont
des conséquences en termes d'émissions de gaz à effet de serre. L'analyse des
surplus d'émissions de CO2 consécutifs à l'appui financier de la BEI envers
certains projets aériens par exemple, démontre que les émissions
supplémentaires engendrées sont supérieures aux émissions des trois centrales à
charbon les plus polluantes d'Europe.
Plus
largement, Bankwatch estime que la BEI manque de capacité pour évaluer
correctement toutes les incidences de leurs projets sur l'environnement : ce
qui l'a conduit à approuver des projets dommageables envers la biodiversité et
la qualité d'air.
Le livre
blanc sur les transports, édité en 2001 par l'Union européenne, a voulu aborder
ces questions en cherchant à internaliser les coûts externes du secteur, à
découpler la croissance des transports de celle du PIB, à favoriser le passage
vers des modes de transport plus soutenables et à maîtriser la croissance de
l'aviation. Il apparaît dans cette étude que le livre blanc est appliqué sélectivement
par la BEI. Malheureusement, L’UE manque aussi de cohérence au niveau de l’implémentation
de ses propres politiques.