Lutte contre les changements climatiques à Bangkok
Les
délégués du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat
(GIEC) se sont réunis du lundi 30 avril au vendredi 4 mai à Bangkok pour
déterminer les actions à mener contre les changements climatiques. A l'issue des
négociations, un rapport proposant des options pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre a été publié. Ce rapport affirme que la lutte contre le
réchauffement climatique est financièrement possible et que la technologie est
disponible pour que la croissance des émissions de gaz à effets de serre soit
limitée.
L'efficacité énergétique "joue un rôle clé dans tous les
scénarios", indique le rapport. "Il est souvent plus économique
d'investir dans l'amélioration de l'efficacité que dans l'accroissement de
l'offre d'énergie". Cela apporte des bénéfices en termes de sécurité
énergétique, de réduction de la pollution et de création d'emploi. Ensuite, les
énergies renouvelables apparaissent comme très prometteuses: si le prix du CO2
est fixé à 50 dollars la tonne, l'énergie renouvelable pourrait passer de
18 % de l'électricité mondiale actuellement à 35 % en 2030. Le rapport estime aussi que les technologies de
captage et séquestration du CO2 pourront limiter les émissions des
centrales électriques utilisant les combustibles fossiles.
La question des coûts des
mesures à prendre pour lutter contre l'effet de serre a suscité néanmoins des
frictions entre les pays représentés. Le journal Le Monde relève que la
Chine avait notamment placé plus d'une dizaine d'amendements dans un document
préparatoire à la réunion de Bangkok, concernant les évaluations de ces coûts
et l'ampleur des moyens à mettre en place. Parmi les autres points de friction
a figuré le rappel par les pays en développement de la responsabilité
historique des nations industrialisées dans les émissions mondiales de CO2
et le nucléaire. D’ailleurs, en marge de la conférence, le WWF a accusé les
Etats-Unis, premier émetteur de gaz à effet de serre, d'être le "principal
coupable" du réchauffement (Le Monde 4 mai).